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Prochain conseil d'administration

Notre association se réunira le 22 novembre à 17h pour le Conseil d'administration dans la salle des associations à Grézieu.
A cette occasion, un compte-rendu du voyage à Tanarive sera présenté.

 

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Repas annuel des membres

Le repas des adhérents de Solidarité Bidonvilles Madagascar aura lieu le samedi 22 novembre à 19h à Grézieu la Varenne (69). Venez nombreux !
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Les bidonvilles

Bidonville de Tana
Bidonville de Tana
DatsoPic 1.2 © 2007 by Andrey DatsoLes bidonvilles, c'est d'abord et avant tout la partie visible d'un iceberg qui s'appelle l'extrême pauvreté. Dans notre monde d'aujourd'hui, on considère que 850 millions d'habitants souffrent de la faim, à des degrés variables. Ceux qui sont les plus démunis, habitent dans les bidonvilles.
Au cours du siècle écoulé, la démographie a galopé et changé toutes les données socio-économiques. Il y avait 900 millions d'humains en 1800, 2 milliards et demi en 1950. 5 milliards en 1980, plus de 6 milliards en 2000. En une seule génération, la population des pays riches a augmenté de 40% mais celle des pays pauvres de 120% passant de 1,7 milliards à 3,7 milliards.
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"Ils ne viennent pas ici parce que la ville a besoin d?eux mais parce que la misère les a chassés du village"

Dans ces lieux de misère que sont les bidonvilles, la population augmente 4 fois plus que la population mondiale et une très grande partie par accroissement naturel et non pas par ajout. Cela amène à parler, bien entendu, du drame sans cesse renouvelé des naissances non voulues, frappant quelques fois de très jeunes filles, des enfants mêmes, de 10 à 12 ans. Que deviennent ces bébés non désirés ? Souvent, ils sont pris en charge par leur grand-mère, quelquefois par la maman, mais dans ce cas, toute progression sociale de cette dernière se trouve bloquée, trop souvent on se débarrasse de ces enfants, les confiant à des officines chargées de les faire adopter ou, solution plus radicale et définitive, on les jette la nuit au milieu des ordures.

La malnutrition, la criminalité, le déracinement culturel, l?absence de services et d?équipement de base, l?exclusion des circuits socio-économiques dominants fondent une destinée commune : celle de la pauvreté absolue en milieu urbain. Dans ce secteur marginal, les chefs de famille ne travaillant que très exceptionnellement à des emplois réguliers de l?industrie ou du commerce : ils ne subsistent que grâce à mille petits boulots de l?artisanat, du commerce, de la construction, la plupart du temps à la limite de la légalité. Mais les autorités ferment les yeux, espérant ainsi désamorcer les demandes d?aide.
Ils ne viennent pas ici parce que la ville a besoin d?eux mais parce que la misère les a chassé du village. La misère mais aussi la faim, le dénuement, la peur, la solitude. Ce sont des migrants en quête de salut ou de délivrance, des êtres maudits par le sort, des réfugiés. Quand ils franchissent les barrières de la ville, ils ont l?épouvante et la panique dans les yeux. Comment vont-ils se débrouiller, que vont-ils devenir ? Néanmoins ils ont l?illusion que les choses vont s?arranger pour eux, tant était précaire et difficile leur existence au village.

Naissance d'un bidonville

Dans les rues de Tana
Dans les rues de Tana
DatsoPic 1.2 © 2007 by Andrey DatsoLe plus souvent, les autorités affectent aux plus pauvres les terrains impropres à toute culture. C?est là que s?installe la première cabane. A côté vient s?en élever une seconde, puis une autre : spontanément, sans aucun plan, surgit une rue. Elle en rencontre une autre, c?est le premier croisement. Puis les rue se séparent, tournent, se ramifient. Ainsi, naît un quartier. Comment se procurer les matériaux de construction ? Encore un mystère. Sur la tête, sur les épaules, sous les bras sont transportés des morceaux de tôle, de planches, de carrosserie, des cageots, des caisses. Tout est assemblé, plié, formé, collé, et cloué. Dans la plupart des cas, ces cabanes ont une dimension presque standard, 2m sur 2m, qui permet de loger un lit où toute la famille repose en travers. Faites de bric et de broc, ces architectures sont certes fantaisistes et inventives : pas de brique, pas de portes, la plupart du temps pas de vitres. Que surviennent un typhon ou un simple orage violent, tout s?envole, tout disparaît, tout s?abat sur les habitants, quelquefois, des plaques de tôle font 2 ou 300 mètres avant de blesser cruellement ou de tuer.
L?insécurité imposée à des ruraux déracinés par l?aveuglement et l?égoïsme des plus riches a deux conséquences :
- la très grande mobilité forcée de l?habitat
- les enfants grandis dans l?angoisse, l?insécurité, la malnutrition, apprennent très rapidement à se débrouiller pour apporter leur contribution à l?approvisionnement de la famille, et le plus souvent, la seule façon de participer est hors la loi : c?est ainsi que très rapidement, se perdent tous les repères à la loi. On apprend à voler, à vendre de la drogue, à devenir receleur, à se prostituer, à tuer pour quelques ressources et pour de la considération, on s?intègre le plus souvent à une bande mafieuse.
On vit dans l?immédiateté, au jour le jour : chaque journée est un obstacle difficile à vaincre : on ne fait plus de plan, on ne rêve pas. Les habitants des bidonvilles sont des nomades de la ville, des voyageurs errants dans le labyrinthe chaotique, poussiéreux ou boueux des rues : ils disparaissent sans laisser de trace car ils n?ont rien, ils ne sont rien.

Quelle solution ?

Bidonville à Diego
Bidonville à Diego
DatsoPic 1.2 © 2007 by Andrey DatsoLe problème mondial le plus grave n?est pas de trouver de la nourriture, car celle-ci existe en abondance et ne nécessiterait que de bonnes conditions de transport et une bonne gestion. Le véritable problème, ces ont les hommes. Que faire de ces millions de gens vivant sur terre, de leur énergie inemployée, de la force qu?ils représentent et qui est inutilisée ? Quelle place ont ces hommes ? Sont-ils des membres de plein droit de l?humanité, sont-ils des parents pauvres, sont-ils des intrus ?
Toute solution au problème des bidonvilles passe par une intervention de la société, par une volonté politique forte, visant à freiner l?exode irraisonné et déraisonnable vers les agglomérations. Il est impérieux d?aider les plus pauvres et les plus démunis à produire et à écouler leur production, à entrer dans le circuit économique. Sinon, leur reste seul le choix de mourir ou de devenir objet de charité. La pauvreté absolue en milieu urbain est intolérable, insultante et attentatoire à la dignité humaine.

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